Beyrouth, Phnom Penh, Rio de Janeiro...
Schéma directeur du centre-ville de Beyrouth © Apur
C’est en 1976 que l’Atelier se confronte à d’autres terrains, d’autres contextes, d’autres cultures avec la réalisation d’une mission à Beyrouth...
... pour la reconstruction du centre de la Ville. Cette première mission
à l’étranger sera suivie de nombreuses autres sur les 5 continents. Aujourd’hui
encore, les activités internationales de l’Apur constituent une précieuse
occasion de partage, de confrontation et de questionnement, mais surtout
d’enrichissement des manières de faire la ville.
Au lendemain de la « guerre
de 2 ans » (1975-1976), l’Apur est sollicité pour proposer un projet d’aménagement du centre de Beyrouth,
partiellement détruit par les combats. Après une mission aérienne qui permet de
visualiser les hauteurs des immeubles, une estimation de l’état du bâti est
effectuée par l’Apur avec l’équipe libanaise. Cette analyse permet de déterminer
les constructions pouvant être conservées ou restaurées et en particulier les
édifices remarquables. Un projet d’aménagement est alors élaboré prenant appui
sur la mise en valeur du front de mer avec la réalisation d’un jardin public et
la proposition d’y installer de grands équipements (parlement, palais des
congrès), la création d’une voie nouvelle depuis le grand Sérail, siège du gouvernement,
jusqu’à la mer, l’extension et la rénovation des souks existants, le
développement du quartier des grands hôtels et la création d’un véritable port
moderne. Ces propositions sont complétées par des dispositions règlementaires
tant sur les espaces publics (création ou élargissement de voies, etc.) que sur
les espaces privés (implantation, alignement, etc.). Pour illustrer le projet,
une maquette et des perspectives sont réalisées. Des schémas des systèmes
viaires, ferroviaires, et d’assainissement sont également élaborés. Le projet
est approuvé par les autorités libanaises mais la reprise des combats ne
permet pas sa réalisation.
En 1993, une étroite coopération, encore active aujourd’hui, s’engage
avec les autorités de Phnom Penh au Cambodge. Aider à concevoir
les outils de gestion urbaine et accompagner la ville dans ses transformations constituent
alors les actions prioritaires à mener. Au gré des années et des missions, les
thèmes de travail communs se diversifient : fonctionnement des services de
l’eau potable et de l’assainissement, aménagement des espaces publics autour du
marché central en accompagnement de sa réhabilitation, gestion de la circulation
et des déplacements.
Le tournant des années 2000
marque également un cap sur l’Amérique latine avec les travaux autour des
quartiers portuaires du Retiro à Buenos
Aires où il s’agit de développer une vision stratégique sur le
réaménagement de ce quartier portuaire. En 2000, l’Atelier s’intéresse aussi à
la dimension patrimoniale du quartier de
Poniente à Santiago du Chili. Un peu plus tard, la perspective de l’année
du Brésil en France en 2005 permet d’initier une autre grande page de la
coopération décentralisée parisienne avec la Ville de Rio de Janeiro. C’est en
2004 que les premiers travaux communs débutent autour du réaménagement d’une
voie du quartier de São Cristóvão, la rue Saint-Louis Gonzague, travaux dont le
périmètre sera progressivement élargis au fil des missions et aboutira à la
réalisation par les équipes cariocas et parisiennes duprojet vert pour le quartier
de São Cristóvão, une vision stratégique de revitalisation du secteur
autour d’actions portant sur les espaces publics et sur la préservation et la
valorisation du cadre bâti (2006). Fort de cette expérience qui permet de consolider
un climat de confiance et de respect mutuel, l’Atelier élargit encore son
périmètre d’études en 2009 avec la réalisation du plan de revitalisation de la zone centrale de Rio de Janeiro (contrat
pour la banque interaméricaine de développement). C’est à cette occasion qu’est
révélé l’important potentiel de ce vaste territoire (2000 ha) où
requalification des tissus existants et nouveaux secteurs de projets urbains
(avec une constructibilité de près de 9 millions de m² sur 30 ans) permettent
d’impulser une logique de redéveloppement urbain comme en témoigne
aujourd’hui l’opération Porto Maravilha,
l’une des principales opérations urbaines d’Amérique du Sud en cours. En Colombie,
l’Apur contribue aussi au nouveau schéma
directeur de Medellin, le plan BIO 2030 en 2010-11.
Au milieu des années 2000, en
appui de la Ville de Paris, l’Apur participe à la définition des études et des projets urbains sur le quartier de Sayeda Zeinab au Caire en montrant comment le réaménagement des rues
conjugué à un travail de réhabilitation des immeubles peut devenir l’amorce
d’une série d’opérations pour améliorer la vie quotidienne et redynamiser ces
quartiers anciens et pauvres.
50 ans après sa création, l’Apur
continue d’accompagner les villes du monde dans leur développement et leurs
mutations, soit par en appui de programmes de coopération décentralisée de la
Ville de Paris (Medellin, Mexico, Rio de Janeiro, Phnom Penh, Rangoun, Bethlehem,
Brazzaville), soit sous forme de contrat (Amman, Métropole de Rio de Janeiro,
etc).
P.M. / O.R.
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