Les études sur la trame viaire du cœur de l’agglomération parisienne ont été initiées par l’Apur pour répondre au double mouvement engagé de l’histoire urbaine du Grand Paris...
... Le premier est une réponse à l’efficacité du
projet de métro du Grand Paris dont les gares doivent être accessibles, ce qui
n’est pas toujours garanti vu la trame viaire existante, le second relève de la
construction métropolitaine, ces études étant lancées en même temps que les réflexions
institutionnelles et autour de l’identité métropolitaine. L’espace public apparaît
comme le lieu privilégié pour "faire Métropole", et répondre aux
enjeux d’identité, de cadre de vie et de mobilité.
Ces travaux s’inscrivent par
ailleurs dans une longue tradition de réflexions de l'Apur sur l’espace public
de Paris et de la Petite Couronne. En 1990, la publication intitulée « la
Couronne de Paris, anneau central de l’agglomération » propose une
stratégie commune, soutenue à la fois par un développement circulaire et des continuités
Paris-banlieue. Dix ans plus tard, ces réflexions donnent lieu aux projets de transformation
de portes en places, rassemblés dans une proposition de « guide
méthodologique pour les projets d’aménagement sur les portes de Paris ». L'étude
sur l'insertion urbaine du boulevard périphérique s’attache, quant à elle, aux synergies
à mettre en place entre l’espace public, la ville et la voie rapide (« Les
quartiers du boulevard périphérique », 2005).
En 2008, l’étude sur « le
devenir des grandes radiales » offre une première lecture croisée d’études
de cas, avec la RD305, l’ex-RN2 et l’ex-RN3. Les réflexions menées avec les
acteurs interrogent les questions de paysage, de transport et de stratégie
foncière quant à leurs impacts sur les territoires traversés. Ce regard sur les
grandes radiales en tant que partie intégrante du système métropolitain amène
de nouvelles réflexions sur leur aménagement et leur articulation avec la ville.
Les portes de Paris apparaissent comme l’espace d’intersection entre la radiale
et la ceinture verte, enfin pensé comme un lieu de proximité, accessible aux piétons
et aux cyclistes. C’est le sens des études réalisées sur la porte Maillot et
sur l’ex-RN13 (Etoile – La Défense, un axe
majeur métropolitain, 2012). Puis à la demande de l'Actep, Association des
collectivités de l’Est parisien, l'Apur évalue l'opportunité d'un bus en site
propre sur l'ex-RN34 et propose des scénarios d’aménagement en lien avec la
Marne (Etude de requalification urbaine de l'ex-RN34 et de ses abords, 2013).
Le projet du métro du Grand Paris
accélère le processus de reconquête des espaces publics. Avec la Société du
Grand Paris, l’Etat, la Région Ile-de-France, la Ville de Paris, les conseils départementaux
de Petite Couronne et lle-de-France Mobilités, l’Apur lance les études sur « la
trame viaire du cœur d’agglomération » en 2012 pour améliorer les
conditions de déplacement, optimiser la voirie et conforter l’armature urbaine.
La démarche soutient une vision cohérente des espaces publics avec les
principaux acteurs de sa transformation. La première phase aboutit à une base
de données commune et un diagnostic partagé sur le réseau de voies actuel et
futur. L’étude consolide aussi une démarche partenariale et transversale autour
des questions d’espace public. L’organisation d’ateliers thématiques valorise
des stratégies et identifie des bonnes pratiques pour organiser le rabattement
aux gares, transformer les boulevards de la métropole, optimiser les autoroutes
et la logistique urbaine. Cette démarche sera reprise avec le Conseil départemental
de Seine-Saint-Denis pour « la préfiguration d’un boulevard métropolitain
sur l’ex-RN2 ». Des ateliers organisés avec les acteurs locaux autour des notions
d’usages et de paysage identifient des actions à court et moyen terme.
En 2015, les réflexions sur les
voies rapides se poursuivent avec les services de l’Etat par l’étude « d’insertion
urbaine et environnementale des autoroutes dans le Grand Paris », grâce à
une approche opérationnelle et des propositions fines déclinées sur l’autoroute
A1. L’étude trace le portrait d’une autoroute optimisée et mieux connectée aux territoires,
d’une infrastructure ressource support de trame verte métropolitaine.
L’ensemble des travaux de l’Apur sur
la trame viaire participe à la construction et à l’organisation des mobilités de
la Métropole. Ils illustrent aussi une capacité de l’Atelier à articuler les
échelles locales et globales, à porter une vision stratégique dans ses relations
étroites avec l’espace public.
F.H.
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