Banque de données sur le commerce parisien
Une image du commerce parisien en 2001
Vue sur des commerces à Paris © Ville de Paris - Angélique Clément
Fruit d’un partenariat qui dure depuis 18 ans, entre la Ville de Paris, la Chambre de commerce et d’industrie de Paris et l’Apur, l’objectif assigné à la Banque de données sur le commerce (BDCom)…
…
est de produire une information exacte, exhaustive et géographiquement
détaillée sur le commerce parisien, permettant de répondre avec précision aux
nombreuses demandes qui s’expriment dans ce domaine par l’évolution économique
de Paris, les projets d’aménagement et la connaissance du tissu urbain en
général, tant à l’échelle des quartiers, des arrondissements et de Paris dans
son ensemble.
Tous
les trois ans, un recensement de tous les locaux situés en rez-de-chaussée est
organisé. Sept recensements ont déjà eu lieu : en 2000, 2003, 2005, 2007,
2011, 2014 et en 2017. Pour ce faire, 25 enquêteurs sillonnent toutes les rues
de la capitale afin de consigner les informations, selon un protocole précis, sur
près de 85.000 locaux. Outre la localisation du local à l’adresse, la nature de
l’activité exercée et une indication de surface sont relevées. Centrée sur le
commerce, les services commerciaux, cafés et restaurants au nombre de 62.500,
la BDCom englobe aussi les autres types de locaux implantés en rez-de-chaussée,
ouverts sur la rue et qui peuvent contribuer à l’animation de Paris :
bureaux et ateliers situés dans d’anciennes boutiques, commerce de gros,
hôtels, lieux de spectacles, cabinets médicaux et paramédicaux… Les locaux
vacants ou en travaux, en attente d’une nouvelle occupation sont aussi collectés.
Un rapport apporte, à la suite de chaque dénombrement, une analyse sur l’état
et les évolutions de l’appareil commercial parisien.
La
BDCom reflète les mutations de notre société de consommation. Le
développement d’internet fait dépérir des activités, jadis florissantes. Les nombreux
vidéoclubs des années 2000 ont quasiment disparus avec la croissance du
« streaming » et du téléchargement. Le nombre d’agences de voyages,
de librairies, de photographes… s’amenuise d’année en année, concurrencés par
des sites de vente spécialisé ou généraliste comme « Amazon ». Parallèlement,
le foisonnement du nombre d’instituts de beauté, de salons de massage, de soins
du corps, mais aussi de commerces de bouche très spécialisés comme les
torréfacteurs, les pâtissiers, les glaciers… révèle l’embourgeoisement de
certains quartiers dans un mouvement géographique vers les arrondissements de
l’Est parisien. Accompagnant les préoccupations environnementales, on constate à
la fois l’émergence d’une économie du recyclage et la croissance des transports
doux avec l’augmentation des vendeurs et réparateurs de vélos.
Ces
informations très précises de l’appareil commercial et de ses évolutions ont
permis à la puissance publique, de mettre en place, à partir de 2004, des
outils pour pérenniser, infléchir la croissance ou favoriser l’implantation de
certains types de commerces. Ainsi, la BDCom a permis de déterminer, pour le
plan local d’urbanisme parisien (PLU) de 2006, les rues ou tronçons de rues qui
ont fait l’objet de protections visant à interdire la transformation des
commerces en une autre destination ou à favoriser l’implantation de boutiques
en rez-de-chaussée. La base de données a aussi servi à repérer les quartiers
marqués par la mono-activité commerciale comme le commerce de gros (quartiers
du Sentier et de Sedaine-Popincourt) ou ceux où il y a beaucoup de locaux
vacants. La Ville de Paris a délégué à la Semaest son droit de préemption sur
les murs des commerces. Les opérations Vital’Quartier 1 et 2 ont permis
d’implanter, dans ces locaux, des activités utiles à la population résidente.
Dans le Quartier Latin, on a cherché à préserver les librairies. L’étude de 2015
« Le commerce à Paris, diagnostic et proposition » établit un bilan
de ces actions et indique de nouvelles méthodes à mettre en œuvre.
F.M.
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