Banque de données urbaines de l'Apur
État d'avancement et derniers développements BDU de l'Apur
La banque de données urbaines de l'Apur © Apur
En avril 1973, la BDU est opérationnelle. De nombreuses données issues de procédures administratives de gestion sont accessibles à différentes échelles…
…géographiques depuis l’adresse à la commune ou au département. Le socle d’un ensemble de données urbaines
est ainsi créé et s’imposera pendant les décennies suivantes.
Cette communication a été présentée quelques mois avant le premier choc
pétrolier, à la fin du cycle que l’on désigne volontiers sous le nom de
« Trente Glorieuses ». Une période de forte croissance économique et
d’élévation sans précédent du niveau de vie. Une période d’explosion
démographique renforcée par le regroupement accéléré de la population dans les
villes. Une période sans chômage, « optimiste » et confiante dans la
technique pour résoudre les trois crises principales qui sont durement
ressenties par toute la société : celle du logement, celle des transports et
celle des villes. La dimension « quantitative » de cette crise s’impose :
le parc de logement est dramatiquement insuffisant et le plus souvent vétuste, la
circulation des voitures augmente de façon exponentielle, enfin les villes
« explosent ».
Pour lui faire face l’Etat regroupe ses services autour du ministère de
l’Equipement, des Transports, du Logement et de l’Aménagement du territoire,
adopte la loi d’orientation foncière en 1967, renforce les directions départementales
de l’Equipement en les dotant de Groupes d’études et de programmation (GEP) et finance
la création conjointe avec les autorités locales, des agences d’urbanisme et
dans la foulée des banques de données urbaines.
Parallèlement en effet, se déroule une révolution technologique informatique
qui va donner au calcul statistique une ampleur et une puissance jusqu’alors
inimaginable. Peu à peu les grands services publics informatisent leurs
processus : le recensement de la population (1962 puis 1968), la matrice
cadastrale des propriétaires et des propriétés foncières et immobilières (1974),
le fichier des établissements industriels et commerciaux, les permis de
construire… s’informatisent et le secteur privé n’est pas en reste avec
notamment l’informatisation en profondeur des banques et des assurances. D’où
l’idée des banques de données urbaines (BDU) : s’appuyer sur l’aubaine de
cette informatisation généralisée pour élargir la connaissance de la situation
et de la dynamique des villes et la mettre à la disposition des urbanistes.
Ce mouvement touche toute l’Europe. En effet, ce 3e « Symposium
des banques de données urbaines » fait suite à celui qui s’est tenu à Bonn
en 1971 et à Londres en 1972, où l’Apur a déjà présenté l’avancement de ses
travaux.
La BDU de l’Apur est réalisée en partenariat avec l’Institut d’aménagement
et d’urbanisme de la région parisienne (IAURP), la direction régionale de
l’Insee et le service régional de l’Equipement de la préfecture de Région.
Participent également la direction de l’Urbanisme de la Ville de Paris, les GEP
des départements voisins, les Sapeurs Pompiers, puis la Régie autonome des transports
parisiens (RATP) et la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP)… Ces
organismes se réunissent plusieurs fois par an, forment des « Comité d’études de
la BDU » et contribuent à son budget au moyen d’une cotisation annuelle.
Celle-ci leur donne accès à l’information diffusée par la BDU : un accès
en ligne au moyen d’un « coupleur acoustique » sur une ligne
téléphonique spécialisée et de terminaux écrans ou de terminaux « Anderson-Jacobson »
(genre machine à écrire). Les usagers obtiennent alors, sur écran ou sur
papier, les données demandées à travers une question préprogrammée et
paramétrable…
En 1973 les nombreuses données de la BDU ne sont pas encore géolocalisées :
les adresses n’ont pas encore de coordonnées géographiques, ni les parcelles,
îlots, communes ou départements. La production d’une carte se fait à la main :
partant d’un fond pré-imprimé il faut soit coller dessus des transparents
autocollants de différentes densités soit le colorer au feutre. Mais les
données sont déjà structurées sous une forme qui permettra, dès 1981 de les représenter
en quelques minutes, au moyen d’un traceur. Un recueil de cartes automatiques est réalisé en 1981 témoignant de l’usage de ces techniques pour cartographier
les données les plus diverses, d’abord sur Paris puis sur toute la région.
P.R.
En savoir plus...