… constitué de petites parcelles occupées par des maisons modestes desservies par des voies étroites composant avec le relief. A partir des années 1980, la construction d’une dizaine de bâtiments, met en évidence le risque d’une banalisation progressive des composantes du paysage. En 1990, l’Apur avec les services de la Ville de Paris et le PACT de Paris (mouvement associatif pour l’amélioration de l’habitat), propose un ensemble de mesures associant pour la première fois, 3 types d’interventions complémentaires :
 - modifier les règles de construction définies au POS ;
 - requalifier l’espace public en faveur des piétons et du renforcement de la trame végétale ;
 - favoriser la réhabilitation des logements anciens.

Modification des règles de construction définies au POS¹
Les modifications portent à la fois sur l’extension du zonage spécifique à la Butte aux Cailles, couvert par le secteur UCc depuis 1977 et sur l’adaptation des mesures règlementaires. Le secteur UCc est étendu aux îlots à l’est de la rue des Moulins-des-Prés, au sud de la rue de l’Espérance et sur l’îlot de la piscine de la Butte aux Cailles au sud de la place Paul-Verlaine
Les principales adaptations réglementaires portent sur l’implantation des constructions à l’alignement de fait et non plus à 6m de l’axe des nombreuses voies d’une largeur inférieure à 12m, la suppression des filets de hauteur remplacés par un gabarit enveloppe proportionnel à la largeur de la voie, la protection de bâtiments remarquables par un filet de hauteur égale à la hauteur de façade existante, le maintien des jardins privés ouverts en bordure de voie. Ces nouvelles règles annoncent les futurs dispositifs de protection réglementaire prescrits sur les quartiers Mouffetard en 1994 et du faubourg Saint-Antoine en 1998.

En 2006, le secteur UCc de la Butte aux Cailles a été intégré dans la zone UG du nouveau PLU avec l’introduction de gabarit enveloppes définis par des filets de hauteurs ajustés aux volumétries des constructions existantes.

Requalification de l’espace public en faveur des piétons²
L’élargissement des trottoirs agrémentés de nouvelles plantations a été réalisé en première phase le long de la rive la plus ensoleillée des rues de la Butte-aux-Cailles et de l’Espérance, larges de 12 m : : la suppression d’une file de stationnement permet d’élargir le trottoir de 2,5 à 4,2 m. En rive paire, le trottoir et le stationnement sont inchangés. En seconde phase, une dizaine de voies plus étroites est aménagée dont la moitié avec des séquences d’arbres plantés sur les élargissements de l’espace public dus aux retraits d’alignements des constructions des années 1970. La place Paul-Verlaine et le carrefour des rues de la Butte-aux-Cailles et de l’Espérance, pratiqués comme des centres de quartier, ont vu leurs trottoirs élargis. Les aménagements présentent des innovations dues à la faible largeur des voies et des trottoirs : pommier fastigié à couronne végétale verticale adaptée à la proximité des façades et à l’arrachage des branches par le passage des camions, implantation des arbres à 1 mètre de la bordure du trottoir au lieu de 1,5 m dans les rues plus larges, protection contre le stationnement sur les trottoirs assurée par l’alternance de mobilier urbain : banc, candélabre et borne de type cabestan.
Première zone 30 réalisée dans Paris³, les aménagements de la Butte aux Cailles préfigurent les opérations « quartiers tranquilles » réalisées à partir de 1996 dans les quartiers Mouffetard, du Marais, Nationale,…

Réhabilitation des logements anciens : l’OPAH de la Butte aux Cailles
l’OPAH de la Butte aux Cailles, étendue sur 40hectares, a permis de 1992 à 1996 de réhabiliter les logements anciens à travers des aides financières et techniques accordées aux propriétaires aux revenus modestes. Elle a concerné⁴ 108 immeubles, 101 en copropriété et 7 en mono propriété. Les principaux travaux réalisés, par ordre décroissant, concernent : ravalement, couverture, mise aux normes des réseaux d’eaux et d’électricité, réfection des cages d’escaliers, installations d’ascenseurs et de chaudières collectives.

L’enjeu initial était de mettre en œuvre un ensemble de mesures complémentaires de façon à renforcer la cohérence du paysage singulier de la « Butte » au bénéfice de la vie locale. L’attractivité actuelle du quartier confirme que la Butte aux Cailles a préservé son caractère particulier dans la diversité des quartiers de Paris.

F.LH.