Un plan local énergie pour Paris et la Métropole du Grand Paris
Carte : Paris 2050, climat air et énergie © Apur
A l’occasion de la tenue de la Cop 21 à Paris en 2015, l’Atelier parisien d’urbanisme publie un ensemble de travaux engagés depuis 2013 autour des questions...
... énergétiques et climatiques à la double échelle de Paris et
de la Métropole. Parmi ceux-ci, le « Plan local énergie » constitue
une contribution importante pour définir une stratégie énergétique
territorialisée, brique indispensable pour répondre aux objectifs issus de
l’accord de Paris. Dans la continuité de ce travail fondateur, l’Atelier
continue de défricher les multiples sujets autour des thèmes de l’énergie et
des réseaux pour faciliter et accélérer l’émergence de la métropole post Kyoto.
En 2013, quelques mois après
l’adoption du Schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie, l’Apur s’engage,
avec de nombreux partenaires publics et privés, dans une démarche ambitieuse :
l’élaboration d’un « Plan local
énergie (PLE) pour Paris et la Métropole ».
L’objectif visé est de mettre à profit le dialogue entre la connaissance fine des
géographies urbaines à l’échelle métropolitaine et les compétences développées
par l’Apur dans le domaine de l’environnement et en particulier de l’énergie
pour participer à la définition d’une stratégie énergétique territorialisée. Il
s’agit ainsi de contribuer à l’atteinte du facteur 4 (réduction de 75% des
émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050) en optimisant
l’adéquation entre ressources énergétiques, besoins locaux et réseaux vis-à-vis
des 360 millions de m2 bâtis de la métropole. Les travaux de l’Apur
prennent la forme d’un système cartographique croisant typologies bâties,
réseaux (électricité, gaz, chaleur/froid) et gisements locaux d’énergies
renouvelables et de récupération localisés et quantifiés (solaire, géothermie
profonde et de surface, déchets, eaux usées, eaux grises, biomasse, etc.). La « carte
de synthèse » qui en découle propose une diversité d’actions selon les
territoires : l’essor des solutions renouvelables ou de récupération locales
(géothermie de surface, solaire, valorisation des eaux grises) en lien avec la
rénovation thermique pour l’habitat individuel ; un verdissement énergétique
par les réseaux en sus de la rénovation thermique pour l’habitat collectif, à
travers notamment, la densification, voire l’extension des réseaux de chaleur
là où ils sont présents ; et l’émergence de boucles locales qui pourraient être
basées sur de la géothermie de surface, la mixité neuf/existant ou
activités/résidentiel, ou autres ressources fatales ponctuelles. Ainsi, les
décideurs et techniciens disposent de données (en open data) et d’un outil
territorialisé pour les aider dans la rationalisation de leur politique énergétique,
dans l’orientation de leurs choix de planification, de construction et de
réhabilitation.
C’est depuis le milieu des années
2000 que l’Apur investit le champ des questions énergétiques et climatiques :
en 2006, l’étude sur « Les réseaux de chaleur à Paris et en petite
couronne » constitue un premier
inventaire de ces réseaux et de leurs caractéristiques, un domaine alors très
mal documenté. Cette étude vise à apporter de premiers éclairages quant au rôle
que les réseaux de chaleur pourront jouer vis-à-vis de la réduction des
émissions de gaz à effet de serre. L’année suivante, l’Atelier édite une autre
étude structurante sur les « Consommations d'énergie et émissions de gaz à
effet de serre liées au chauffage des résidences principales parisiennes », travail mené dans le cadre de
l’élaboration du premier Plan climat énergie parisien. Cette étude des
émissions de gaz à effet de serre liées au chauffage des résidences principales
établit un diagnostic complet des performances énergétiques du stock bâti
résidentiel à Paris. Dans le prolongement de ces études, d’autres travaux
permettent d’approfondir « l’analyse de la performance thermique des
logements parisiens » aujourd’hui
et demain.
Sur un registre voisin, le numéro
41-42 de Paris Projet « Ville
visible-Ressources cachées » 2013, explore les richesses et les
interactions de la ville du dessus et du dessous, de la ville visible et
invisible. Il permet d’élargir les bases à partir desquelles l’étude du Plan local
énergie sera alors lancée.
Aujourd’hui, les travaux et
l’expertise développés dans une agence d’urbanisme comme l’Apur permettent
d’accompagner les collectivités, et en particulier la Métropole dans la
définition de leurs documents cadres (le premier Plan climat air énergie métropolitain dont l’arrêt est fixé en
décembre 2017). Mais surtout, ces travaux continuent à travers de nécessaires
approfondissements et de nouveaux questionnements (Atlas prospectif des grandes fonctions métropolitaines) d’accompagner
les territoires métropolitains sur la voie de la neutralité carbone à l’horizon
2050.
O.R.
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