… d’un Plan d’occupation des sols (POS). Le POS a connu une révision d’ensemble en 1989. La Ville a présenté en 1992 une Charte d’aménagement pour préciser quelle lui paraissait devoir être la place réservée à la capitale dans la région. L’Apur a contribué à la production de ces documents en fournissant à chaque étape de leur préparation et des mises à jour, les éléments contextualisés, analysés et cartographiés qui lui étaient demandés par la municipalité ou qu’il lui semblait utile de présenter. Le numéro 13-14 de Paris Projet  traite du Règlement du POS et du Paysage et le 19-20 du SDAU de 1977.

Le Plan local d'urbanisme (PLU) a succédé au POS avec la loi Solidarité et renouvellement urbains (SRU) du 13 décembre 2000. La municipalité élue en 2001 a affiché des priorités nouvelles, en particulier : une plus juste prise en considération de la place de Paris dans l’ensemble métropolitain ; la protection des ressources naturelles menacées par le réchauffement climatique ; la lutte contre les pollutions liées aux mobilités motorisées avec la prise en compte des questions de santé qui y sont liées. Le PLU comporte outre un diagnostic et un règlement d’urbanisme, un Projet d’aménagement et de développement durable (PADD). Il devait intégrer les orientations d’autres documents comme le Programme local de l’habitat (PLH) ou le Plan des déplacements urbains de la région (PDU) avec sa déclinaison locale pour Paris, à la préparation desquels d’ailleurs l’Apur a apporté son concours.

L’élaboration du PLU a été prescrite par la municipalité en 2001 et son adoption date du 12 juin 2006 par le Conseil de Paris - il a fait l’objet de trois procédures de mises à jour en 2009, 2012 et 2016. Le Paris Projet 34/35 - Paris 2020 éléments pour un PADD est consacré à la préparation du PADD.

Deux ouvrages de l’Apur ont accompagné la préparation du PLU.

Un premier, intitulé Paris et ses quartiers, se présente sous la forme d’un atlas par arrondissement. A chacun est consacré une soixantaine de pages avec : une cartographie du cadre urbain ; une approche socio-économique ; une présentation de la vie urbaine, équipements, rues commerçantes, etc. ; et, pour finir, une synthèse des atouts et handicaps de la vie locale précisant les secteurs fragiles, les espaces publics en difficulté. L’ensemble compte près de 1200 feuillets. Chacune des 72 000 parcelles des 100 000 immeubles de Paris ont fait l‘objet d’une enquête sur place. Cette étude s’est révélée une base solide pour l’animation des réunions de concertation avec les associations et les habitants pour l’établissement du diagnostic préalable au PADD et au PLU. Elle est à l’origine du protocole d’enquête menée dans les communes de première couronne. On notera qu’une telle entreprise ne compte au XX^e siècle que trois précédents : une enquête dite du « casier sanitaire » au tournant des 19^e et 20^e siècle, qui a conduit à la définition des « îlots insalubres » ; une seconde dans les années cinquante sur l’état des immeubles, en vue de la rénovation urbaine (cf. Loi du 7 août 1957) ; et une dernière enquête en 1975, par François Loyer et l’Apur pour l’établissement du SDAU et du POS de 1977.

Un second ouvrage, Paris 21^e siècle, a été publié en marge de ces contributions (éd. Le Passage). C’est un état des lieux : Paris en 2000 avec ses réalités socio-économiques et urbaines et ses projets. En le parcourant on voit bien les progrès qui ont déjà été réalisés, par exemple avec le projet pour les Jeux Olympiques de 2024 qui forcément n’existait pas encore. Dans un livret introductif est présentée la situation de la capitale. Avec deux questions : Où en sommes-nous ? Quels sont les perspectives pour le nouveau siècle ? Ces questions sont ensuite développées par arrondissement dans un DVD joint. Pour chacun sont présentés et analysés des éléments actualisés de l’Insee ou d’enquêtes de l’Apur accompagnés de tout un corpus cartographique alimenté par la base de données urbaines de l’Atelier et des directions de la municipalité, notamment le répertoire des permis de construire. Certaines cartes sont particulièrement remarquables. Elles ont fait l’objet d’enquêtes approfondies enrichies par les connaissances urbaines très pointues de leurs auteur(e)s, comme celles sur les paysages, la vie urbaine ou les centralités… Ces travaux se veulent aussi un témoin tendu aux chercheurs de demain.

J.B.V.