Atlas prospectif des grandes fonctions métropolitaines
Volet 1 : Logistique, déchets, eau assainissement et énergie
Exemples de moyens de transport de marchandises / istockphoto.com/narvikk
2050 est la date retenue pour une métropole neutre en carbone, qui recycle ses déchets, améliore le cycle de l’eau, organise autrement la logistique et dispose de ressources...
... énergétiques renouvelables.
Dans ce cadre exigeant, l’Apur s’est engagé dans la réalisation du premier
« Atlas des grandes fonctions métropolitaines » en lien avec tous les
acteurs concernés au premier rang desquels ses partenaires. Cet Atlas dresse le
portrait de ces services dans leur état actuel ou leurs évolutions récentes, et
présente les tendances à l’œuvre. Le tome 1 réunit les analyses autour de la logistique,
de l’eau et de l’assainissement, des déchets et de l’énergie. Le tome 2, en
cours d'élaboration, présente les réseaux numériques, les universités, la santé
et les cimetières.
Atteindre
ces objectifs nous engage dans une triple révolution industrielle, culturelle
et spatiale.
Industrielle, en transformant un
système établi il y a plus d’un siècle autour de grands services techniques
spécialisés en un système multiscalaire moins centralisé et transversal mixant
les réseaux et les activités. Les grands services urbains de l’agglomération
parisienne (eau et assainissement, énergie, déchets et logistique, mais aussi
hôpitaux, cimetières, grands marchés…) sont la marque la plus ancienne de l'ère
métropolitaine. Installés dès le XIXe siècle et en large expansion
au début du XXe siècle, ces services sont liés à des évolutions
industrielles associant transformation sociale et grands progrès scientifiques.
Culturelle, au regard d’une
évolution engageant le comportement du citadin qui, habitué au XXesiècle à bénéficier des services acheminés de façon invisible, devient au XXIe
siècle acteur du
système : fermer son
robinet quand on se lave les dents, trier ses ordures, éteindre les veilleuses
des appareils électriques. La philosophie générale de ces grands services
urbains est, à l'origine, d’offrir aux habitants le maximum de services avec un
investissement personnel minimum. Dans la deuxième moitié du XXe
siècle, la période des Trente Glorieuses a renforcé la logique selon laquelle l’eau,
l'assainissement, l’énergie, l’élimination des déchets, l’approvisionnement
sont «un dû», un service à disposition, sans limites, sans coût direct perçu et
invisible quant aux besoins qu’il génère.
Spatiale, car liée aux besoins en espaces, à
leur maintien et à leur redéploiement aujourd’hui en ville. C’est déjà le cas
de la logistique et des énergies renouvelables, cela devient celui des déchets dont le traitement sélectif nécessite la création
d’espaces adaptés et des eaux qui peuvent être gérées et réutilisées au maximum
sur place, à la source.
Ces systèmes et services hérités,
encore trop soumis à un cloisonnement technique et économique, sont aussi à
considérer sous l'angle de leur complémentarité, de leur mutualisation et bien
sûr des enjeux écosystémiques auxquels ils doivent de plus en plus répondre. Les
politiques urbaines, après une période consacrée à la rénovation, suivi du
renouvellement associé à la prise en compte des attentes citoyennes avec
« la politique de la ville », ont, sous la pression des obligations
environnementales, largement investi ces sujets souvent résumés sous le vocable métabolisme urbain. Pour mener
ces nouvelles stratégies, il convenait de structurer les connaissances et les
représentations pour aider à inventer les grandes fonctions métropolitaines de
demain. C’est ce à quoi s’est engagé l’Apur depuis 10 ans avec la réalisation
de nouvelles bases de données consacrées à la consommation d’énergie, à la
gestion de l’eau et à la place donnée à la nature tout en développant une
expertise technique éloignée des champs habituels des approches urbaines.
Le Paris
Projet "Ville visible ressources cachées", publié en 2013
illustre la diversité des travaux menés et l’approche dynamique proposée par
l’Apur qui considère le stock bâti et les évolutions nécessaires de
comportements des citadins et des opérateurs comme la première ressource de la
ville. L’Atelier met sa connaissance de la complexité urbaine au service d'une
approche toujours plus transversale où chaque sujet est abordé sous l’angle de
sa capacité de résilience, de sa capacité à fournir de l’énergie, à offrir de
la nature, des services aux quartiers environnants ou plus simplement au bâti
déjà là
Les documents sur l’eau non potable
comme ceux du Plan local d’énergie dessinés à la double échelle de Paris et de
la Métropole du Grand Paris proposent un ensemble de cartes et de données commentées
qui ont déjà permis l’accompagnement des nouvelles politiques publiques, comme
la préservation du réseau d’eau non potable parisien, la valorisation des
ressources et des cycles de l'eau (pour la baignade en Seine, par exemple) et des
déchets, mais aussi le Plan climat air énergie métropolitain en cours
d’élaboration.
Le paysage urbain n’est pas pour autant
laissé de côté comme en témoignent les études Paris 2050 qui contribuent à
l’élaboration d’un ensemble de dispositions destinées à enrichir les PLU de
demain vers des PLU carbone climat. Les grandes villes du monde se
réinventent pour s’adapter aux évolutions du climat, réduire leur empreinte
énergétique et leurs émissions de gaz à effet de serre... Les études urbaines
menées par l’Apur se sont tout autant réinventées pour préserver ce rôle d’anticipateur qui
leur est demandé.
D.A.
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