Les immeubles des années 1950 - 1970
Cartes des logements construits entre 1949 et 1974
Les logements construits entre 1949 et 1974, source Insee, RGP 1990 © Apur
Au fil des ans l’Apur publie de nombreux travaux pour améliorer la connaissance du parc de logement social parisien. La question est chaque fois traitée sous des angles...
... différents en fonction de l’actualité et des politiques publiques
qui se succèdent.
Pour la première fois, en 1993, le traitement
des données du recensement général de la population de 1990 donne lieu à une exploitation
informatique et à une série de cartes en couleur à une échelle fine, celle de l’îlot
pour tout Paris.
Ces cartes sont produites grâce à
l’utilisation d’un Système d'information géographique et d’un
logiciel de cartographie automatique : Arcinfo. Auparavant les cartes
produites par l’Apur étaient d’abord réalisées manuellement à partir de collages,
puis par des logiciels produisant des cartes en noir et blanc. Cette série de 4
cartes intitulées « Les immeubles des années 1950 – 1970 » présente
d’une part, la géographie des logements construits des années 1950 à 1970 en
valeur absolue et en pourcentage dans l’ensemble des logements et de l’autre, deux
cartes jumelles centrées sur les seuls logements sociaux de cette même période.
Ces belles cartes à l’îlot permettent, pour la première fois, de visualiser précisément
la relégation en périphérie de la ville des ensembles de logements sociaux construits
dans les années 1950, 1960 et 1970.
En 2001, l’analyse du logement
social apparaît dans les travaux de l’Atelier sous un nouvel angle : la
demande de logement social. Suite au renouvellement de l’équipe municipale, une
commission de désignation des candidats aux logements sociaux est mise en place
par le Maire de Paris, dans un contexte de forte pression de la demande et
de volonté de transparence. La Mairie de Paris décide d’expliciter ses
pratiques d’attribution et d’en rendre compte au travers d’un bilan annuel
partagé par la Ville et l’Etat. Il est réalisé par l’Apur. Un premier document
est publié en avril 2004, intitulé « Accès au logement social à Paris –
Analyse de la demande de logement social et bilan d’activité de la commission
de désignation mise en place par le Maire de Paris ». Depuis cette
première édition, le document est mis à jour chaque année par l’Atelier et
enrichi par de nouveaux éléments.
Egalement en 2001,
la loi du 13 décembre 2000 relative à
la Solidarité et au renouvellement urbains, couramment appelée loi SRU, est l’occasion pour l’Apur
de développer de nouveaux travaux. Cela prend tout d’abord la forme d’un
inventaire à la parcelle des logements sociaux transmis à la Ville de Paris et
l’Etat pour réaliser le calcul légal du taux de logements sociaux au sein des
résidences principales et apprécier l’atteinte de l’objectif de 20% fixé par
l’article 55 de la loi. Depuis 2009 une note de 4 pages donne les grands
chiffres du logement social à Paris, sa dernière édition en 2016 énonce : 221 917
logements sociaux SRU au 1er janvier 2015, 83 000 logements
sociaux financés de 2001 à 2015, 220 000 ménages inscrits comme demandeurs
de logement à Paris dont 129 000 ménages parisiens et 11 000
logements sociaux attribués en 2015 tous réservataires confondus.
En 2005 l’étude « Construire à Paris
dans le cadre d’un développement durable » porte un regard complémentaire sur
les immeubles réalisés des années 1950 aux années 1970. Ces ensembles forment
un corpus spécifique jusqu’alors peu étudié bien que les enjeux paysagers et
sociaux (54 000 logements sociaux) qu’ils concentrent justifient une attention
particulière. Ces ensembles souffrent d’une image souvent négative, due à des
formes urbaines généralement dévalorisées en France et aux difficultés
économiques et sociales que rencontrent les ménages qui y résident. Des cartes
à la parcelle permettent de restituer la construction de ces ensembles dans le
temps, d'apprécier leurs qualités (densités, espaces plantés, confort...) et de
préciser leur occupation (population vieillissante, très faible rotation,
situations de sous-occupation, difficultés sociales des ménages).
Plusieurs propositions de transformations
urbaines ont été réalisées dont trois secteurs ont fait l'objet d'un fascicule :
la Place des Fêtes (19e), l’ilot Couronnes (20e) et un
groupe d’habitation Porte Brancion (15e). Les propositions d’évolution
de ces sites portent aussi bien sur des transformations du bâti et la création
de construction neuve que sur l’amélioration de leurs espaces libres, souvent
vastes et richement plantés, dans le but d’assurer une requalification urbaine
des grands ensembles respectueuse de ce patrimoine et de l'environnement dans
lequel ils prennent place.
Ces propositions illustrent le travail de l'Atelier
en matière de faisabilité urbaine en lien avec les services de la Ville (direction
du Logement et de l'Habitat) et les bailleurs sociaux. Elles annoncent les
études sur les performances thermiques de ces bâtiments et les modalités de
leur réhabilitation. Leur potentiel est aussi examiné progressivement sous
l'angle de la nature en ville et de la gestion locale de l'eau de pluie
(désimperméabilisation, recyclage...).
S. J. / J.F.A. / F.B
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